Ville créative
Céramiques urbaines
Traditionnellement, depuis l’essor des manufactures, la céramique est visible sur les espaces publics de la ville sous différentes apparences : terre cuite, faïence, grès, porcelaine et récemment sous forme de céramique technique. Véritable signature urbaine, elle est essentiellement présente dans la ville sur les façades des bâtiments, dans les œuvres d'arts, telle que la fontaine de l'Hôtel de Ville, dans les revêtements de sol, comme la réutilisation détournée des gazettes (anciens moules de cuisson de porcelaine) dans le pavage des rues, que l'on ne peut voir qu'à Limoges.
Depuis plusieurs années, les céramiques techniques ont également fait leur apparition dans l’espace public et son mobilier et leurs caractéristiques permettent désormais de s’adapter aux contraintes de ces espaces (résistance aux chocs, aux intempéries…).
La céramique au service de l'espace public
La Ville de Limoges, avec le développement de son mobilier urbain en céramique, mène une politique active visant à créer des espaces publics de qualité, vecteur d’identité.
Depuis plusieurs années, l'engagement de la Ville dans des programmes de recherche et de développement et le recours aux industries créatives pour intégrer la céramique dans l'espace public et plus particulièrement au niveau du mobilier urbain s'est accéléré. Ainsi, des bancs en céramique (Porcelaines Arquié) ont été installés devant l'hôtel de Ville, et des potelets imaginés par Marc Aurel et réalisés par Arquié également ont été mis en place devant le Musée national Adrien Dubouché, et devant l'Office de tourisme. D'autres potelets, placés dans le quartier de la Cité, ont été réalisés par Mérigous. Un salon dont la céramique a été développée par le CRAFT, installé devant la mairie invite les habitants et les touristes à découvrir une nouvelle forme de mobilier urbain.
Des œuvres d’art urbaines
En partenariat avec la DRAC Nouvelle-Aquitaine, la Ville de Limoges a lancé fin 2016 une commande publique artistique pour créer un jalonnement céramique dans le centre-ville. Des éléments en « Bleu de four » inspirés du Kintsugi japonais viendront sublimer ce que le temps a dégradé. Un jalonnement urbain constitué par exemple des vase pour l'entrée dérobée du jardin d'Orsay ou des balustres manquants de l'escalier monumentale, une partie de la balustrade de l'enclos derrière la statue de Jeanne d'Arc place Fournier, une boule du garde-corps qui domine la voie ferrée avenue du Général-de-Gaulle, deux grands vases de la cour côté jardin du musée des Beaux-Arts, mais aussi la plaque du n°8 rue Othon-Péconnet, un dallage à l'angle des rues Turgot et Adrien-Dubouché, une descente d'eaux pluviale rue du Portail-Imbert… Autant de repères visuels et esthétiques qui créent un parcours poétique à travers la ville depuis l’été 2019.
Depuis plusieurs années, la ville a participé à différents programmes locaux et internationaux dans l'objectif de développer la céramique dans l'espace public. La ville partenaire de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) et du Centre de Recherche sur les Arts du Feu de la Terre (CRAFT), dans le programme URBACER, a permis le développement de mobilier urbain en céramique, dont certaines pièces sont aujourd'hui présentes dans l'espace public : bancs des Porcelaines Arquiés (site mairie), potelets des Porcelaines Arquié (sites Office du Tourisme et Musée national Adrien Dubouché), potelets des Porcelaines Mérigous (place de la Cité).
Le programme Européen de recherche de développement d'applications urbaines de la céramique CERURBIS, en partenariat avec le CRAFT, a permis le développement d'un pavé céramique photoluminescent. L'application photoluminescente en cours de développement, sera visible dès 2020, dans le cœur du centre-ville, place de la République.
Architecture
Du pavillon du verdurier (1900) à la cité judiciaire (2017)
Pavillon du verdurier
Le pavillon du verdurier, construit en 1919 par l'architecte Roger Gonthier dans un style art déco est un bâtiment emblématique de ce que peut offrir la céramique pour ces qualités esthétiques et hygiéniques. Les murs recouverts de carreaux de grés flammés aux teintes vertes et bleues de mosaïques de tesselles agrémentent ce pavillon frigorifique construit après-guerre pour stocker la viande.
Restauré en 1978, il a reçu le label "Patrimoine du XXème siècle"'
La Cité judiciaire
La Cité judiciaire, qui a été inaugurée en juin 2016 et rassemble les tribunaux d'instance, de grande instance et de commerce, présente une façade de carreaux de porcelaine Bernardaud. Les derniers des douze-mille huit-cents carreaux ont fini d'être disposés sur une hauteur de douze mètres le 19 décembre 2016, formant de discrets motifs géométriques en relief.
Cité judiciaire
23 place Winston Churchill
87000 Limoges
Sculpture
De la fontaine de l'hôtel de Ville (1893) aux œuvres contemporaines (XXIème)
La fontaine de l’hôtel de Ville
La fontaine de l’hôtel de Ville de Limoges compte parmi les monuments remarquables de la Ville. Conçue entre 1892 et 1893 par Charles Genuys, l’architecte du dôme des Invalides à Paris, elle est inaugurée par le maire François Chénieux. Haute de huit mètres, elle est composée de matériaux nobles comme le bronze, le granit rose et la porcelaine, et met ainsi à l’honneur les savoir-faire régionaux. Porcelaines de grand feu et vasque proviennent de la manufacture Guérin à laquelle on doit les céramiques des halles centrales. Quatre garçonnets incarnent les différentes phases de l'industrie porcelainière : dessinateur, mouleur, sculpteur et peintre de décor. Depuis sa restauration emblématique en 2017, elle a retrouvé toute sa splendeur et se positionne comme une œuvre au cœur de la ville.
Œuvres contemporaines
Au détour des jardins des manufactures, des musées, on trouve disséminées des fontaines et sculptures contemporaines en céramique.
De la tête fontaine en porcelaine biscuit de Javier Pérez dans le jardin du Musée national Adrien Dubouché à la sculpture cheminée revêtue de carreaux de porcelaine indiquant la présence d'un ancien four sur le site de l'hôtel de police, les artistes ont su combiner technique ancestrale et art contemporain, à découvrir dans l'ensemble de la Ville.
Revêtements
Des tessons de terres cuites, les gazettes (fin XIXème) à l'enrobé porcelaine (2016)
La céramique a la particularité d'être recyclable à l'infini. En ce sens, elle a toujours trouvé sa place dans les revêtements. Historiquement les tessons de gazettes pour la cuisson de la porcelaine ont été réutilisés dans le pavage des rues, que l'on trouve toujours dans la cours du Temple et dans la rue du pont Saint-Etienne. La céramique est aujourd'hui recyclée comme granulat dans les enrobés porcelaines. Son utilisation éclaircit l'enrobé noir et réduit ainsi la consommation d'éclairage public.
250 m2 de porcelaine en façade à la Bastide
7 800 plaques de porcelaines seront installées courant 2019 en façade d'un bâtiment d'habitations dans le quartier de la Bastide. Une manière d’agrémenter en finesse les futurs logements et de créer une vitrine originale pour la céramique dans l’espace urbain.